CUI ou CAE : définition et fonctionnement du contrat unique d’insertion

150 000 : c’est le nombre de contrats uniques d’insertion signés chaque année, loin des projecteurs et des débats sur l’emploi. Derrière ce chiffre, des trajectoires parfois cabossées, souvent invisibles, et une mécanique administrative qui ne cesse d’évoluer sans jamais disparaître.

Les obligations des employeurs dépassent la simple signature d’un contrat : ils doivent bâtir un accompagnement sur-mesure et garantir l’accès à la formation. Pour les bénéficiaires, il est parfois possible de conjuguer ce parcours avec d’autres dispositifs, mais cela suppose de respecter des conditions précises. Renouvellement, rupture, financement : chaque volet du contrat unique d’insertion (CUI) possède ses propres règles, qui varient selon la version activée.

Comprendre le contrat unique d’insertion : définition et objectifs

Le contrat unique d’insertion (CUI) a été pensé pour ouvrir une voie vers l’emploi aux personnes qui en sont durablement privées. Imaginé en 2008, il fusionne plusieurs anciens contrats aidés et s’articule autour de deux grandes familles : le CUI-CAE, pensé pour le non-marchand, et le CUI-CIE, réservé au secteur marchand.

Ce contrat peut être à durée déterminée ou indéterminée, mais il est toujours adossé à un parcours d’accompagnement et de formation professionnelle. L’ambition est limpide : permettre à chaque salarié d’améliorer sa situation professionnelle tout en bénéficiant d’un appui réel de l’employeur. Suivi individuel, périodes de formation, accès à la validation des acquis de l’expérience (VAE) : l’accompagnement se veut concret, adapté à chaque profil.

La durée du CUI s’ajuste selon la situation de la personne et la mission confiée. Le cadre légal, fixé par le code du travail, impose une rémunération qui ne descend jamais sous le SMIC : le socle des droits reste assuré, quel que soit le parcours.

Voici les grandes lignes de ce dispositif :

  • Public concerné : personnes sans emploi en difficulté d’insertion, qu’il s’agisse d’obstacles sociaux, professionnels ou les deux.
  • Accompagnement amplifié, assuré par l’employeur et des partenaires spécialisés.
  • Alternance d’expérience en structure d’accueil et d’actions de formation pour renforcer l’employabilité.

Pour ce qui est de la rupture du contrat, le droit du travail s’applique, mais l’accompagnement peut se poursuivre au-delà du contrat, afin de ne pas laisser le bénéficiaire sans ressources ou repères dans la suite de son parcours.

CUI-CAE et CUI-CIE : quelles différences et comment fonctionnent-ils au quotidien ?

Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) s’adresse avant tout aux structures non marchandes : collectivités, associations, établissements publics. Ces employeurs reçoivent une aide financière de l’État ou du conseil départemental, selon le profil du salarié recruté. Pour la personne embauchée, le contrat associe expérience professionnelle et actions de formation, avec un suivi individualisé.

Le contrat initiative emploi (CUI-CIE) cible de son côté le secteur marchand. Les entreprises privées bénéficient d’un soutien plus limité, mais partagent le même engagement : proposer une expérience de terrain, assortie de formation et d’accompagnement sur la durée.

Voici ce qui distingue concrètement ces deux volets :

  • CUI-CAE : réservé au secteur non marchand ; l’aide peut couvrir jusqu’à 95 % du SMIC, selon la situation du salarié.
  • CUI-CIE : destiné au secteur marchand ; aide modulée, critères d’accès définis par le conseil départemental et France Travail.

L’agence de services et de paiement (ASP) se charge de verser les aides financières. Les employeurs, qu’ils soient associatifs ou commerciaux, élaborent l’accompagnement en lien avec les prescripteurs, comme France Travail ou les missions locales. Concrètement, le salarié alterne entre période de travail, séquences de formation et points réguliers avec un référent dédié.

L’efficacité de ces contrats repose sur la combinaison de trois ingrédients : accès à l’emploi, formation et suivi personnalisé. Ce triptyque vise à rendre le salarié plus autonome et à préparer, au fil de l’expérience, son accès à un poste durable, dans le public, l’associatif ou le privé.

Une femme et un jeune homme discutent au bureau en souriant

Ressources utiles pour aller plus loin sur le contrat unique d’insertion

Pour celles et ceux qui souhaitent explorer le contrat unique d’insertion en détail, il existe plusieurs ressources publiques fiables. Employeurs, bénéficiaires, acteurs sociaux : chacun peut trouver des réponses adaptées à ses besoins.

Voici quelques repères pour mieux s’orienter :

  • France Travail (anciennement Pôle emploi) explique point par point le fonctionnement du CUI : conditions, durée, rémunération, démarches pour l’employeur ou le salarié. Le site propose aussi des fiches pratiques et des simulateurs pour évaluer le montant de l’aide ou préparer sa demande de contrat de travail.
  • Le conseil départemental accompagne les bénéficiaires du RSA et leurs employeurs pour bâtir le parcours d’insertion. Il fait le lien avec les organismes prescripteurs et assure la coordination de l’accompagnement.
  • L’agence de services et de paiement (ASP) intervient pour verser les aides. Son site web propose un espace pour gérer les contrats, suivre les paiements et consulter la liste des justificatifs nécessaires.

Pour les associations et structures non marchandes, la rubrique « Parcours emploi compétences » (PEC) du ministère du travail rassemble les dernières informations sur le dispositif et les critères d’accès. Les guides publiés détaillent les rôles de chacun, du prescripteur à l’employeur, et rappellent les droits attachés à l’accompagnement professionnel et à la formation.

Au fil du temps, la documentation officielle a su intégrer la diversité des situations : validation de l’expérience, accès à la formation professionnelle, articulation avec d’autres mesures. Les retours d’expérience de France Travail plongent dans la réalité du dispositif : ils exposent les réussites, mais aussi les points à améliorer, pour que le CUI ne soit pas seulement une parenthèse, mais une rampe de lancement solide vers l’emploi.