Différence entre les certifications RS et RNCP : ce qu’il faut savoir

Obtenir un diplôme inscrit au Répertoire Spécifique (RS) ne donne pas systématiquement accès aux financements publics, contrairement à une certification enregistrée au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Pourtant, des compétences très recherchées sur le marché du travail ne sont référencées qu’au RS, en dehors des filières diplômantes classiques.

Cette différence a des répercussions directes sur l’employabilité, la reconnaissance par les employeurs et les dispositifs de financement disponibles. Opter pour l’un ou l’autre ne se limite pas au contenu pédagogique : ce choix détermine la finalité et la reconnaissance officielle de la formation suivie.

Comprendre le RNCP et le RS : deux certifications, deux logiques

Depuis 2019, France Compétences, qui supervise la formation professionnelle, pilote deux cadres distincts : le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) et le Répertoire Spécifique (RS). Chacun a son utilité, ses propres critères et répond à des besoins différents du secteur.

Le RNCP recense les certifications ouvrant sur un métier reconnu officiellement. CAP, BTS, licences professionnelles, validation des acquis de l’expérience (VAE), toutes ces certifications sont structurées en blocs de compétences. Cette organisation donne de la clarté aux parcours. Être inscrit au RNCP signifie détenir une qualification reconnue par l’État, valorisable sur le marché du travail, et permet d’accéder à certains financements, comme le CPF.

Le RS, de son côté, rassemble des certifications complémentaires, habilitations et compétences qui ne mènent pas directement à un métier, mais ajoutent une corde à l’arc professionnel : habilitation électrique, certificat de sauveteur secouriste du travail (SST), compétences numériques, etc. Ce registre répond à la demande des entreprises pour des savoir-faire spécifiques, des aptitudes techniques ou des compétences transversales, parfois urgentes à intégrer.

Pour mieux visualiser leurs différences, voici les points clés de chaque dispositif :

  • RNCP : qualification pour un métier identifié, accès facilité à plusieurs financements, structuration par blocs de compétences.
  • RS : spécialisation, complément ou transversalité, adaptation rapide à l’évolution des besoins professionnels.

L’inscription à l’un ou l’autre de ces répertoires suit une procédure rigoureuse et exigeante, orchestrée par France Compétences. Ce choix impacte la stratégie de formation, la reconnaissance des acquis et la valeur perçue sur le marché de l’emploi.

Quels critères séparent réellement une certification RNCP d’une certification RS ?

L’écart entre les certifications du RNCP et celles du RS se joue sur des critères précis. France Compétences veille à l’application de ces règles. Au cœur de la distinction : la portée et la finalité de la certification.

Une certification RNCP prépare à un métier clairement identifié. Elle atteste d’une capacité à exercer une fonction professionnelle, qu’il s’agisse d’un diplôme d’État (CAP, BTS) ou d’un titre délivré par un organisme reconnu. Chaque certification se compose de blocs de compétences, pour une reconnaissance flexible et évolutive. Leur enregistrement repose sur neuf exigences, passées au crible par la Commission de la Certification Professionnelle. La reconnaissance étatique, la visibilité auprès des employeurs et l’accès au compte personnel de formation (CPF) constituent des atouts majeurs.

À l’inverse, une certification inscrite au RS cible des compétences complémentaires ou transversales. Elle ne vise pas une profession spécifique mais une valeur ajoutée : habilitations, aptitudes techniques, certifications transversales comme le SST ou l’habilitation électrique. Les critères d’évaluation diffèrent : six exigences, recentrées sur l’adéquation à un besoin professionnel précis, l’utilité directement opérationnelle ou la spécialisation. La durée d’inscription au RS est généralement de cinq ans, contre une période variable pour le RNCP.

Dans les deux cas, le dossier est analysé par France Compétences et la publication est officielle après validation. Sans inscription formelle au RNCP ou au RS, impossible de bénéficier de dispositifs comme le CPF ou d’accéder à des financements publics.

Tableau d affiches avec diplomas RS et RNCP sous lumière naturelle

Choisir la certification adaptée à son projet professionnel : les points à surveiller

Pour trouver la formation ou la certification qui colle à son objectif professionnel, il faut examiner plusieurs aspects en détail. Voici les critères qui structurent ce choix :

  • Nature de la certification : privilégier une certification professionnelle RNCP pour exercer un métier reconnu (CAP, BTS, etc.), ou opter pour le Répertoire Spécifique (RS) lorsqu’il s’agit d’ajouter une compétence ciblée, une habilitation ou une spécialisation technique.
  • Accessibilité : les certifications RNCP sont accessibles via la formation continue, l’apprentissage, la VAE ou une candidature individuelle ; les RS s’obtiennent souvent en formation courte ou lors de sessions thématiques.
  • Éligibilité au CPF : seules les certifications enregistrées au RNCP ou au RS sont finançables par le Compte Personnel de Formation (CPF). Ce point pèse lourd pour les actifs en reconversion.
  • Qualité de l’organisme : vérifier la présence du label Qualiopi chez l’organisme de formation. Ce gage de sérieux garantit le respect des exigences de France Compétences et l’accès aux aides publiques.

Du côté des employeurs, les certifications font l’objet d’un examen minutieux. Une formation inscrite au RNCP rassure sur la consistance des compétences. Une certification du RS met en avant une expertise ou une spécialisation, appréciée pour les postes où l’agilité et la technicité font la différence.

L’accès à ces parcours peut se faire par la formation initiale, la formation continue, l’apprentissage ou la VAE. À chacun d’adapter sa trajectoire selon son expérience, son secteur d’activité et les attentes des recruteurs. Cette diversité permet de construire une progression sur mesure, au rythme de son propre projet.

Dans un environnement où les compétences évoluent sans pause, choisir entre RNCP et RS ne relève pas d’un détail administratif : c’est une décision stratégique pour bâtir un parcours professionnel solide et reconnu. À chacun de tracer sa route, en sachant où il met les pieds.